ILES DE TRANG


Ko Muk

Vendredi 15 mars 2019

Nous embarquons à 10h sur un "public boat" qui dessert Ko Ngai, Ko Muk et Ko Kradan depuis Ko Lanta. Ces 3 îles forment avec Ko Libong et Ko Sukorn les mythiques îles de Trang, ces fragments du relief karstique d'Andaman, disséminés dans l'océan.

Après 2 heures de navigation sur une mer clémente, nous arrivons à destination, Ko Muk.

 

 

Contrairement à Ko Ngai et Ko Kradan qui n'abritent pas de population locale mais uniquement des hôtels, Ko Muk est essentiellement habitée par des gitans de la mer de religion musulmane, qui vivent un peu du tourisme mais aussi de la pêche, de la culture d'hévéas et de noix de coco.

 

Nous y avons passé 3 nuits au Koh Mook Coco Lodge dans des huttes en bambou.

Cette Guesthouse est très bien tenue, le rapport qualité/prix imbattable, le personnel adorable, mais il faut savoir que la plage qui la borde est sale et impropre à la baignade et qu'il fait trop chaud dans les huttes, malgré les ventilateurs.

 

Nos deux huttes en bambou

 

Le Sivalai qui chevauche une étroite péninsule de sable blanc est l'hôtel qui possède le plus bel emplacement de l'île. Les bungalows sur la plage côté sud semblent mieux placés et nous rappellent la Polynésie.

La plus belle plage de l'île est sans conteste "Charlie Beach", face au soleil couchant. On y trouve quelques hébergements et un des meilleurs restaurants de l'île, l'Hilltop Restaurant.

Sur l’île, il est très facile de se déplacer en vélo, en tuk tuk ou à pieds.

 

L'hôtel Sivalai

 

Malheureusement, Ko Muk, comme ailleurs en Asie ou dans le monde, est souillée par les déchets plastiques qui couvrent les plages et les abords des villages d’un hideux manteau d’arlequin.

Autrefois, les habitants de ces lieux isolés et paradisiaques pouvaient se débarrasser de leurs déchets qui étaient pour la plupart biodégradables. Depuis l’apparition du plastique, ils n’ont pas changé leurs habitudes et continuent de jeter leurs déchets en majorité plastiques qui s’amoncellent devant les habitations.

 

Si le plastique n'a pas que des défauts, son recyclage et son utilisation bien souvent unique posent problème.

Entre 1950 et 2015, il a été produit dans le monde 8,3 milliards de tonnes de plastiques, dont 6,3 milliards (79 %) sont d'ores et déjà passées à l'état de déchets qui s'accumulent dans des décharges ou en pleine nature, particulièrement dans les océans. Seulement 9 % de la production de plastique a pu être recyclée et 12 %, incinérée. Un million de bouteilles en plastique sont achetées, chaque minute, dans le monde. Une bouteille plastique met 400 ans à disparaître, en éparpillant ses molécules chimiques dans l'environnement. Chaque année, ce sont plus de 500 milliards de sacs en plastique jetables qui sont utilisés. 50% du plastique utilisé l'est à usage unique. Chaque année, jusqu'à 13 millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans, faute d'être recyclés. Ces articles représentent la moitié des déchets marins. C'est l'ennemi numéro un de la faune et de la flore marine. Les sacs et emballages étouffent les coraux et menacent directement 800 espèces vulnérables.

En 2050, on trouvera plus de plastique dans les océans que de poissons….

 

Sur la troisième photo, la très belle plage est jonchée de déchets visibles sur les photos 4 et 5

 

En tant que touristes, nous avons notre part de responsabilités. Depuis le début de notre voyage, nous constatons  à quel point des régions parmi les plus belles du monde sont malades. Elles sont atteintes d’une maladie qui peu à peu les enlaidit et les affaiblit en dévastant l’environnement et en écrasant les populations. Ses symptômes sont la pollution écologique et culturelle, la dépossession des populations de leurs territoires, l’exploitation de celles-ci et l’utilisation démesurée des ressources naturelles. Les responsables, notre société de consommation et le tourisme de masse !

En effet, une quantité importante de touristes exige une quantité plus massive encore de produits et services, donc de ressources naturelles.

Une quantité importante de touristes consommant une importante quantité de produits, génère immanquablement une importante quantité de déchets.

Et, pour satisfaire les touristes, des entreprises capitalistes rachètent des terres et privatisent les sols au détriment des populations locales et de l’environnement naturel, n’hésitant pas au passage à folkloriser les coutumes locales.

Enfin, très souvent, les recettes générées par cette touristification ne profitent même pas au pays visité...

 

De notre côté, nous essayons tant bien que mal de pratiquer un tourisme alternatif, responsable, en ayant à l’esprit les effets sur les populations et leur environnement écologique : nous choisissons des guides indépendants et/ou locaux, nous mangeons dans des restaurants plutôt que dans des franchises de chaînes de restauration, nous privilégions des hébergements écologiques et des hôtels familiaux, nous achetons de l’artisanat local dans des échoppes spécialisées, voire sur le lieu de fabrication, nous préférons les produits du marché à ceux des grandes surfaces, nous refusons les pailles en plastique, les emballages plastiques, les petits conditionnements à usage unique, nous conservons les déchets nocifs comme les piles et autres matériaux qui ne pourront être recyclés ou détruits dans certaines destinations, nous évitons les crèmes solaires qui ralentissent la photosynthèse des végétaux sous-marins et qui sont nocives pour le corail…

Pour nos longs et nombreux déplacements en avion, nous envisageons une compensation de nos émissions de CO2 !

 

Malgré tout, Ko Muk est très séduisante et elle recèle un trésor, bien connu de tous et qui a contribué à sa renommée, la grotte d’Émeraude, l’Emerald Cave ou Tham Morakot. Il s’agit d’un long tunnel naturel de 80 m taillé dans la roche calcaire qui débouche sur une plage de sable blanc entourée de falaises vertigineuses. Magnifique !

Pour visiter la grotte d’Émeraude , il faut s’y rendre en dehors des heures d’affluence qui s'étalent de 10h à 15h, et vérifier les marées, car à marée haute elle est inaccessible. A 10h, le soleil s’engouffre dans ce puits de lumière pour le magnifier.

 

 

Pour la visiter, nous avons participé à un tour organisé par Amon Tour, qui comprenait aussi du snorkeling autour de Ko Muk (très moyen).

Pour un snorkeling de qualité, il faut se rendre sur les îles voisines de Ko Ngai, Ko Kradan, Ko Chueak, Ko Ma, Ko Waen. Bien que la visibilité ne soit pas exceptionnelle, la quantité de coraux et de poissons y est surprenante. Nous avons visité ces îles avec Amon Tour, lors d’une deuxième journée de sortie bateau.

A Ko Muk, le Coco Bar, tenu par un couple franco-thaïlandais, peut aussi organiser ces sorties.

 

 

Ko Muk mérite que l’on y passe 2 ou 3 nuits, plus pour son ambiance routarde et sa population locale que pour la qualité de son snorkeling ou la beauté de ces plages sauf peut-être « Charlie Beach ».

Ko Muk est aussi bien placée si l’on souhaite visiter à la journée les îles voisines de Ko Ngai et Ko Kradan.

Personnellement, nous pensons qu’il est préférable de passer 2 ou 3 nuits sur chaque île, Ko Muk, Ko Ngai et Ko Kradan afin de prendre le temps de les découvrir.

 

Photos sur Ko Muk


Ko Ngai

Après Ko Muk, faute de temps pour séjourner sur chaque île, nous avons hésité entre Ko Kradan et Ko Ngai. Nous avons choisi Ko Ngai car nous recherchions un peu de tranquillité et nous savions que Ko Kradan était une destination de choix pour les tours à la journée depuis le continent ou Ko Lanta et nous redoutions qu'elle soit prise d'assaut en journée. Les deux îles se ressemblent avec leur longue plage de sable blanc et leur mer turquoise. Selon certaines personnes rencontrées, le snorkeling serait plus beau sur Ko Kradan.

 

Pour nous rendre sur Ko Ngai depuis Ko Muk, nous avons pris un long tail boat privatif (réservé par le bias du Koh Mook Coco Lodge). A cinq, il est plus avantageux de prendre un bateau privatif que le "public boat"!

Sur Ko Ngai, nous avons séjourné 2 nuits au Thanya Beach Resort dans un bungalow familial. L’hôtel est formidablement bien placé face à une belle plage et à un très bon site de snorkeling. Le Lonely Planet conseille le Coco Cottage qui a certes de très beaux bungalows mais dont la plage, moins attrayante, est éloignée des bons spots de snorkeling.

Nous serions bien restés une nuit de plus au Thanya Beach Resort!

 

Nous vous présentons Gentrude, le doudou d'Emile, chouchouté par le personnel de l'hôtel et accompagné de 2 tortues....

 

Que ce soit à Ko Ngai ou à Ko Kradan, il n’y a pas grand-chose à faire sur l’île, si ce n’est paresser au soleil, faire du snorkeling, de la plongée, longer la plage de sable blanc ou emprunter les quelques chemins de randonnée dans la jungle. Sur Ko Ngai, l’un d’eux mène à la superbe plage « Paradise Beach » où Oscar a eu droit à un massage réalisé par un aveugle qui de toute évidence avait incroyablement développé ses autres sens. Il nous a littéralement bluffés car sans lui dire, il avait compris qu’Oscar avait fait un AVC (in utéro)….

 

Paradise Beach et son singe dressé pour aller chercher les noix de coco

 

Oscar sur la table de massage

 

Ko Ngai est une île vraiment séduisante avec ses plages de sable blanc adossées à une jungle luxuriante et ses beaux récifs poissonneux.

Elle constitue une belle étape pour profiter de la mer et du soleil loin des fêtes endiablées de certaines îles thaïlandaises surpeuplées.

Les îles de Trang nous révèlent aussi combien ces paradis sont fragiles et combien il est essentiel de promouvoir un tourisme alternatif pour le bien de l'environnement et des populations locales. Faute de quoi, la seule façon de les préserver sera de ne plus s'y rendre ou de les garder secrètes....

 


La suite de notre voyage en Thaïlande, sur Ko Jum, c'est ICI


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Commentaires: 2
  • #2

    Maria Del Carmen Rodriguez (dimanche, 31 mars 2019 17:17)

    Holà soy la Mama, quel récit sur notre mère terre.
    félicitations pour votre engagement.
    Il ni a rien à dire vous avez tout dit, est ce que nous allons prendre conscience
    de autant de gravite, nous ne sommes que une goutte d'eau dans notre désert,
    derrière tous ces industrielles qui sont les responsables.
    Personnellement je me sens très responsable de tous mes déchets.
    Comment faire pour que nous soyons tous responsables, il faut participer tous en individuel.
    Dure travail de nous rendre tous responsables..
    Je vous aimes mes amours.
    LA MAMA a très bientôt.

  • #1

    KO Julie (dimanche, 31 mars 2019 15:04)

    Julie vient de terminer là lecture de Vendredi ou la vie sauvage de Tournier : on s'y croirait sur les dernières photos même si l'action se déroule au large du Chili...
    Bises des BAKO BEUVINOS