Dimanche 24 mars 2019
Ce matin 9h, nous quittons l'île de Ko Jum en long-tail boat pour rejoindre l'aéroport de Krabi, d'où nous devons décoller pour Hanoï au Vietnam à 13h35. Ce transfert vers l'aéroport, en bateau, puis en mini-van a été réservé par le biais du Koh Jum Lodge. Nous mettrons 2h pour atteindre l'aéroport.
En nous éloignant de l'île de Ko Jum, nous réalisons à quel point cette île est belle et préservée. De toutes les îles visitées, Ko Jum est peut-être notre préférée!
Après une escale à Bangkok, nous atterrissons à Hanoï à 20h20. Nous y resterons 4 nuits en logeant dans le vieux quartier au Bonsella Hôtel.
Le vieux quartier ou la vieille ville de Hanoï, d’une longue histoire de 1 000 ans, est le cœur battant de la ville. Ici, la vie trépidante des hanoïens saute aux yeux avec des rues bondées de gens, de commerces et de mobylettes... Difficile d'imaginer qu'au début des années 1990, les transports motorisés étaient encore rares, tant les mobylettes envahissent chaussées et même trottoirs. Traverser à pieds une rue du vieux quartier relève de l'art ou du suicide!
Le vieux quartier se compose de 36 vieilles rues divisées et nommées en fonction des métiers artisanaux pratiqués dans le passé. Depuis toujours les habitants travaillent en corporation et se répartissent dans des rues portant le nom du métier qu'ils exercent : rue des Forgerons, rue des Ferblantiers, rue des Paniers, rue de la Soie, rue du Sucre...
Cette zone est également l’âme éternelle de l’architecture culturelle hanoïenne. On peut y découvrir les "maisons-tunnels" avec leur alternance de cours et de bâtiments. Cette astuce permettait aux propriétaires de réduire les taxes foncières, calculées sur la largeur des façades. Les maisons-tunnels, les vieilles pagodes à l’architecture orientale et les villas néo-classiques de la période coloniale font de Hanoï une vraie Babel architecturale !
La meilleure façon pour découvrir ces facettes de la vieille ville de Hanoï est de s'y promener à pieds, d'y flâner et surtout de s'y perdre.
Autant nous n'avions aucun plaisir à déambuler dans les rues de Bangkok, autant ce fut un régal à Hanoï!
Entre deux flâneries, nous avons visité :
Conçu en collaboration avec le musée de l'Homme de Paris et inauguré par le président Jacques Chirac en 1997, le musée d'Ethnographie du Vietnam réunit et présente les traditions des 54 ethnies qui composent le Vietnam, illustrant ainsi la diversité culturelle du pays à travers l'exposition de riches collections de costumes, artisanat, objets rituels, reconstitutions...
Le musée propose aussi le très beau "jardin d'architectures". Sur 2 ha en plein air, une dizaine d'architectures authentiques et spécifiques ont été remontées entre 1998 et 2006 par les artisans des villages d'origine avec des matériaux et des techniques de construction rigoureusement conformes à la tradition : maison sur pilotis bas des Cham, maison des Viêt originaire de la province de Thanh Hoa, maison des Hani aux murs d'épais blocs d'argile, maison en bois au sol en terre battue des Hmông, maison moitié sur le sol, moitié sur pilotis des Yao, maison sur pilotis des Tay, tombeau des Cotu, longue maison des Edê, maison commune des Banhar (ces deux dernières sont visibles en photos ci-dessous)...
Il est aussi possible d'assister à un spectacle de théâtre de marionnettes sur l'eau, où contrairement à celui du vieux quartier d'Hanoï, il y a peu de monde... Sûrement un bon plan!
Un très beau musée pour mieux comprendre le Vietnam et ses habitants. Il faut au moins y consacrer une demi-journée!
Dédié à Confucius, ce temple fut construit en 1070 suivant les plans de la pagode littéraire de Kien Fou, village d'origine du vieux sage. Il accueillit en 1075, sous l'impulsion de Ly Nhan Tông, le Collège des enfants de la nation, Quôc Tu Giam, instruisant la future élite du royaume. Il fut rénové par les Nguyên, au début du XIXe siècle. Les Français le rebaptisèrent le temple des Corbeaux, ces oiseaux y ayant élu domicile.
L'enceinte (350 m sur 70 m) est divisée en cinq cours. La troisième cour est le cœur du temple : de chaque côté d'un bassin de forme carrée, le puits de la Lumière céleste, Thien Quang Tinh, sont alignées deux rangées de 41 stèles chacune (à l'origine il y en avait 117). Elles sont dédiées à des lauréats ayant passé leur doctorat entre 1498 et 1787. Pendant ces quatre siècles, près de 1 000 candidats furent reçus. Outre les concours pour les doctorats ès lettres, ce temple fut le théâtre de 124 concours extraordinaires destinés à l'obtention de titres de noblesse ou de postes administratifs. Les stèles sont soutenues par une tortue, symbole de patience, d'humilité et de longévité. En passant la dernière porte, on arrive dans l'enceinte du temple. Celui-ci, bâti sur 40 piliers, abrite la tablette de Confucius, encadrée de grues et de tortues, symboles de longévité. Dans la cinquième cour se trouve le collège.
A la fin de la visite, il ne faut pas manquer le jardin qui jouxte l'enceinte pour y observer les hanoïens se relaxer, méditer, faire du sport ou du taï-chi, à l’abri de l'agitation urbaine.
Le Confucianisme est à la base, depuis vingt siècles, des institutions sociales et familiales du Vietnam.
Selon Confucius, l’homme ne peut exister en dehors de la communauté. Le Confucéen se doit de servir son roi, honorer ses parents, gérer sa famille.
Confucius serait né en 554 avant J.-C., il n’a écrit aucun ouvrage mais les témoignages de sa pensée sont retracés dans Le Livre des Entretiens, rédigé par ses disciples. Ce livre
enseigne le perfectionnement de l’homme, les rites pour honorer ses parents, la manière de se comporter envers ses inférieurs et ses supérieurs, etc. Son enseignement traite uniquement des
problèmes humains et se veut accessible à tous les hommes. Au Vietnam, le Confucianisme a été la doctrine officielle des concours de mandarinat. Le premier eut
lieu sous la dynastie des Ly en 1075, le dernier concours prit fin en 1919.
Un soir, nous avons assisté à un spectacle de théâtre de marionnettes sur l'eau, où la musique a autant d'importance que l'action. On y découvre ainsi l’étonnante cithare monocorde.
Le spectacle comprend une succession de tableaux évoquant des scènes de vie quotidienne ou des légendes. Dans la pénombre, on a vraiment l'illusion que les marionnettes se déplacent seules. Les montreurs ont toujours garder jalousement leurs secrets de manipulation pour sauvegarder leur subsistance. Le secret du jeu n'est transmis qu'au fils, jamais à une fille ou à un beau-fils.
L'art des marionnettes sur l'eau est millénaire et vaut vraiment le déplacement, mais nous avons trouvé que la scène est difficile à voir dès lors qu'on n'est pas aux premiers rangs. Du coup, nous avons regretté de ne pas assister au spectacle qui se donne aussi au musée de l'Ethnographie du Vietnam.
Nous avons adoré Hanoï, son ambiance, son architecture, sa population, sa cuisine, ses boutiques, ses cafés... Quatre nuits sur place ne suffisent pas pour explorer cette ville. Nous aurions pu y rester plus longtemps, mais il faut savoir que marcher des journées entières dans Hanoï avec des enfants peut s'avérer éprouvant, notamment en raison du ballet incessant et hallucinant des mobylettes sans oublier leur manie paranoïaque du klaxon!
Au bord du Fleuve Rouge, Hanoï, élégante et raffinée, branchée et surannée, n’est pas encore heureusement une capitale au sens moderne du terme. Mariant l’ancien et le nouveau, la ville millénaire du Vietnam diffuse encore un charme subtil, discret, voire secret et profondément envoûtant.
La suite de notre voyage au Vietnam, dans la réserve naturelle de Pu Luong, c'est ICI
KIEN BEU VING (dimanche, 14 avril 2019)
Superbe, vous nous donnez envie de visiter Hanoï.
On se prépare plus modestement à partir dans 7 jours pour Cordoue, Grenade, Séville !
Bises, AliJuli ChriLuK